Atom Yarjanian, Plus connu sous son nom de plume Siamanto (1878-1915) était un écrivain Arménien influent, poète et figure nationale de la fin du 19ème siècle et du début du 20 siècle. Il a été tué par les autorités Turques pendant le génocide Arménien.
Il est né en 1878, dans la ville d’Agin sur les rives du fleuve Euphrate. Il  a vécu dans sa ville natale jusqu’à l’âge de  14 ans. Il a étudié à l’institut Nercessian où il a développé un penchant pour la poésie. Le directeur de l’école  l’a encouragé à continuer à développer ses talents poétiques et lui a donner le surnom de Samianto, et Atom l’a gardé tout au long de sa vie. Siamanto provient d’un milieu familial de la classe supérieure. Sa famille a déménagé à Constantinople en 1891 ou il a poursuivi ses études à l’Institut Berberian. et a obtenu son diplôme en 1896, la même année que les massacres sanglants hamidien. Comme beaucoup d’autres intellectuels Arméniens, il a fui le pays par crainte des persécutions. Il a fini par se réfugier en Egypte où il devient dépressif en raison de la boucherie que ses camarades Arméniens ont à subir.
En 1897, il s’installe à Paris et s’inscrit en littérature, à la prestigieuse université de la Sorbonne. Il a été séduit par la philosophie et la littérature du Moyen-Orient et a dû travailler dans divers emplois, tout en poursuivant ses études, en raison de sa situation financière difficile. Il a crée de nombreux liens avec des personnalités Arméniennes connues à Paris, et en dehors de Paris. Il aimait lire en français et en arménien et lire un grand nombre des meilleures œuvres de son temps.
De Paris, il déménage à Genève, en Suisse et a travaillé pour le journal Troshag. (En arménien) Sa  première œuvre poétique a été publiée dans ce journal, dans le cadre de la dépêche de l’héroïsme Tuitsaznoren (en arménien) et La chanson du Chevalier (en arménien Asbedin yerke). Ce document a été établi hors de l’empire ottoman, afin qu’il puisse librement condamner les autorités turques, et essayer d’obtenir l’attention internationale sur le sort des Arméniens. Le journal a été extrêmement critique à l’égard du gouvernement Ottoman, et a exigé l’égalité des droits des Arméniens et plus d’autonomie. Siamanto a rejoint la cause et croyait  vraiment en une Arménie libérée de l’oppression turque. Désormais, beaucoup de ses œuvres sont fortement nationalistes. Siamanto tombe malade d’une pneumonie en 1904. Il a été soigné, et a recouvré la santé dans un hôpital de Genève. Les quatre années qui ont suivi, il a vécu dans des différentes villes européennes comme Paris, Zurich et Genève. En 1908, avec  de nombreux autres Arméniens, il est retourné à Constantinople. La raison de leur retour a été le changement dans le gouvernement Ottoman, où la constitution a été promulguée. Libéré de la crainte de la persécution il y est retourné.
Cependant en 1909 le gouvernement turc a clairement établi qu’ils n’étaient pas en sécurité, en perpétrant le massacre d’Adana. Une nouvelle fois, Samianto a été profondément atteint par l’effusion de sang. Ces événements le conduisent à écrire sa célèbre ‘ My friend’s Bloody News (garmir lourer paregames(en arménien). Héroiquement (Tuisaznoren en arménien) fut écrit en 1897 et  finalement imprimé en 1902 à Paris. C’était un livre sur les souffrances des Arméniens vivant sous le dur joug ottoman. Dans ce document Siamanto a encouragé les jeunes à défendre leurs droits d’égalité et de justice.
(En arménien Hyevortiner) a été écrit en 1902 et 1908 et comprenait trois volumes. Le premier est sorti en 1905 et traite de la profonde tristesse et du deuil que beaucoup ont dû supporter après les massacres d’Adana et autres atrocités turques.
(en arménien Hokevarki ev  Huysi Chaher) a été publié en 1907 et décrit avec des détails étourdissant, des scènes de massacres, de sang et d’angoisse. Il décrit les pensées profondes, et les sentiments des victimes, et leur tourment quotidien. La condition d’un peuple tout entier est pleinement ressentie à la lecture des ses écrits. L’auteur incite le lecteur avec succès à  ressentir de la compassion  pour les personnages, et gagner facilement leur sympathie.( en arménien Garmir lourer paregames) a été écrit tout de suite après le massacre d’Adana en 1909. Il s’agit d’une œuvre poétique qui reflète la douleur de l’auteur pour ses compatriotes. (En arménien Hayreni Hraver) a été imprimé en 1910 et publié au Etats-Unis. Il languissait  beaucoup de son pays et encourageait les Arméniens vivant à l’étranger à retourner sur leur terre natale. (En arménien Sourp Mesrop) a été publié en 1913 et, est un conte fictif de la vie de Saint Mesrop.
Siamanto a été un pionnier de la poésie arménienne. Son style était nouveau et unique, et sa méthodologie a été exceptionnelle. Ses thèmes  sont très sombres et traitaient de manière approfondie, de la mort, de la torture, de l’abandon, de la misère et de la tristesse, de scènes de massacres, d’exécutions par pendaison, des rues ensanglantées, des villages pillés etc.…En d’autres termes, tous ses thèmes choisis, traitaient du massacre des Arméniens hommes et femmes. Les souffrances de la population le tourmentaient continuellement. Il a passé de nombreuses nuits blanches en pensant à ceux qui ont péri. Écrire sur leur sort, a été sa manière de faire face à la douleur et de faire en sorte qu’ils n’aient pas été tués dans le silence.
La vie pour les Arméniens était lugubre sous le joug ottoman et de ce fait,  Siamanto dans ses œuvres le dépeint très bien. Toutefois, ses poèmes et ses écrits vont au-delà de la douleur. Il a écrit sur l’espoir, la liberté, l’oppression, et la possibilité d’un  avenir meilleur. Ses idées se sont acheminées également vers des thèmes révolutionnaires, et de vengeance pour les victimes assassinées. Siamanto avait deux côtés dans son écriture: d’un coté les lamentations, et de l’autre la résistance. C’est à a partir de cette idéologie de la résistance, que ses convictions révolutionnaires ont augmentées. Il était convaincu que la voie de salut pour son peuple devait passer par la  lutte armée, et il espérait mettre à feu l’esprit révolutionnaire dans la jeune génération d’Arméniens, et  leur faire comprendre que l’indifférence et l’inaction n’allaient pas les sauver. Ainsi, saisi par tous ces tourments, il a écrit rarement sur lui-même, sur sa vie personnelle, sur l’amour ou la joie.
Il a utilisé beaucoup des aspects de l’école de la pensée symbolique dans ses travaux. Il ne connaissait pas de modération dans l’espoir, comme dans le désespoir. Son uniformité dans ses thèmes choisis, exprimait combien et  à quel point il se passionnait pour sa cause. Ses écrits donnent  une image claire de la pensée qui a existé à cette époque dans de nombreux esprits de la population arménienne. En 1910 il a déménagé aux Etats-Unis et a trouvé immédiatement un emploi au journal (Hayrenik  en arménien) Trois ans après il déménage à nouveau, cette fois dans la ville de Tbilissi. Sur le chemin de sa destination, il a visité beaucoup de lieux arméniens célèbres tels que le Mont Ararat, Khor Virap et Etchmiadzin.
En 1915, il a été assassiné par les autorités turques pendant le génocide arménien.

Alys

 

 

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