Désigne deux dispositifs apparentés, placés généralement
à la base des coupoles* ou de leurs tambours*, ou encore au bas de la conque* (du cul-de-four),
qui constituent l’une des nombreuses
affinités entre architectures arménienne et islamique :
A) Une bande de caissons triangulaires, souvent finement sculptés,
occupe les traditionnels pendentifs et les espaces intermédiaires qui
constituent le carré de base du tambour ou de la calotte de la coupole.
Au-dessus de ce registre, un rang de caissons triangulaires plus
petits, disposés tête-bêche au bas de la coupole ou de son tambour,
apparaît au xiiie-xive s. dans l’architecture*
arménienne et est
partagé avec les voisins musulmans (périodes seldjoukide* et
ilkhanide
[mongole] de Turquie).
B) Dérivant peut-être partiellement du précédent dispositif, un ou
plusieurs rangs d’alvéoles rhombiques (en losange), dont les bords
croisés dessinent comme un réseau, s’observent au xviie s. dans les
mêmes parties des constructions arméniennes ainsi que dans celles de la
Perse séfévide qui en a emprunté le principe à l’architecture timouride
(xve s.).
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A) Éghvard, égl. funéraire (c. 1321). Intérieur du
deuxième étage, sous
la rotonde. Au-dessus d’un premier rang de gros caissons triangulaires
finement ciselés, qui remplacent les habituels pendentifs et comblent
les espaces intermédiaires, une deuxième bande de petits caissons
triangulaires placés tête-bêche précède l’assise circulaire de la
rotonde. Photo Hraïr Hawk Khatcherian.
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B) Darachamb (Nord-Ouest de l’Iran), Monastère
Saint-Étienne, intérieur de l’église principale (1655, 1691). Le motif
de la bande d’alvéoles rhombiques à bordures croisées dessinant un
réseau est appliqué à plusieurs niveaux, notamment à la base du
tambour, à la place des traditionnels pendentifs et, plus haut, au bas
de la calotte de la coupole. Photo Ara Melikian.
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