C’est, avec gavit*, l’un des deux noms donnés à l’ample édifice quadrangulaire à coupole* sans tambour*, dotée d’une lucarne* centrale, appuyée le plus souvent sur quatre colonnes*, qui est placé quasi obligatoirement devant la façade occidentale de l’église principale d’un monastère* arménien. Cette sorte de narthex* est l’une des caractéristiques de l’architecture* médiévale de l’Arménie.
Le terme jamatoun apparaît pour la première fois en 1038 au monastère royal de Horomos et désigne la grande salle construite devant l’église Saint-Jean, en même temps qu’elle, pour servir de mausolée* familial. Selon Edda Vardanyan (Horomos 2015), le terme aurait été créé à cette l’occasion par la juxtaposition des noms jam (= heure canoniale = messe) et toun (= maison) pour désigner le lieu de célébration de messes funéraires et commémoratives. Le terme jamatoun s’applique dès lors à ce genre de salle construite devant l’église, généralement un peu après elle.
Quant au terme gavit, attesté dès le ve s., il signifiait initialement « cour ». Attenante à une église, une cour accueillait naturellement les tombes des princes et prélats ; en effet, en Arménie, au moins depuis le vie s., toute inhumation était interdite à l’intérieur d’une église. Ce terme gavit a été pour la première fois utilisé en 1181 au monastère de Sanahin pour désigner la grande salle à coupole tronquée sur quatre colonnes bâtie devant l’église Saint-Sauveur (966-972) à un endroit où se trouvaient des sépultures. Dès lors, le terme s’applique au même genre de salle que le jamatoun, avec cette différence que, dans le cas du gavit, du moins au début, l’édifice est placé devant une église nettement plus ancienne, à l’emplacement d’un enclos à tombes préexistant.
Au xiiie s., notamment sous la plume de l’historien Kirakos de Gandzak, ces deux termes commencent à s’employer indifféremment pour désigner le même type de bâtiment.
Voir aussi : Gavit / jamatoun.

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